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KWANGO: Réhabilitation de Jean Marie Peti-Peti ou prix du débauchage?

La réhabilitation du gouverneur Jean-Marie Peti-Peti Tamata, fait parler d’elle. Les milieux politiques du Kwango et les réseaux sociaux se sont enflammés depuis que la nouvelle est tombée.

Cette réhabilitation fait poser des questions, notamment sur son opportunité. Cela, au vu du fait que le gouverneur du Kwango, Jean-Marie Peti-Peti, avait démissionné non pas comme un enfant de chœur, mais secoué par une motion de défiance lui intentée par l’Assemblée provinciale.

Alors qu’il tentait de répondre aux auteurs de la motion en plénière, Jean-Marie Peti-Peti a déclaré que la motion qui le secouait, était boutiquée par son vice-gouverneur Léopold Kangulumba qui voulait son poste.

Aussi, Jean-Marie Peti-Peti a accusé les députés de lui en vouloir parce qu’il appartient à une minorité tribale. Pour lui, les politiciens du Kwango n’ont pas accepté que la province soit dirigée par un membre de cette minorité tribale.

Qui plus est, le gouverneur a été accusé de plusieurs griefs, notamment le détournement des fonds, l’incompétence, l’incitation à la haine tribale, l’outrage à l’organe délibérant, etc. Des chiffres ont été évoqués que Jean-Marie aurait volés.
Sur la liste des accusateurs, son camarade du parti (Palu), le député Longin Kafinga Mbumba Karkouf.

A sa démission, le président de l’Assemblée provinciale a désigné officiellement le vice-gouverneur pour assumer l’intérim.
Dès lors, un bras de fer s’est ouvert entre d’une part le démissionnaire et l’Assemblée provinciale, et d’autre entre lui et son Vice- Gouverneur.

Le lendemain, une motion incidentielle du député Longin Kafinga Mbumba Karkouf élu de la même liste de Palu que lui, veut que le gouverneur partant soit arrêté. Longin Kafinga tient à ce qu’il rende à la province la moindre aiguille qu’il détient appartenant à la province.

Cette nouvelle donne a exacerbé la situation déjà délicate dans laquelle se retrouvait Peti-Peti, étant donné que la motion vient d’un camarade du parti, qui clame que “si la sillure vous dit que le crocodile est malade, il faut la croire”.

Au regard des faits lui reprochés, aucune issue était possible pour Jean-Marie Peti-Peti.

Sa réhabilitation mardi 03 novembre par le ministre Gilbert Kankonde a dégagé l’odeur d’une compromission, à en croire des milieux politiques du Kwango.

Nombreux ne cachent pas que Jean-Marie Peti-Peti a fait allégeance à l’Udps, famille politique du président de la république, qui se trouve en ” consultations ” en vue de se constituer une force politique en face du Front Commun pour le Congo.

AU SECOURS DE L’UDPS

Cette information paraît indubitable, à considérer l’état dans lequel se trouve le Parti Lumumbiste Unifié, qui penche vers l’Union Sacrée.

Autrement, pour quel intérêt Félix Tshisekedi refuserait de prendre acte de la démission d’un gouverneur qui au départ est accusé d’avoir pillé sa province et qui prends des engagements financiers avec des tiers sans respecter les normes officielles en matière de passation des marchés ?

Peut-on dire que le président de la république force le maintien de Jean-Marie Peti-Peti pour ses intérêts, au grand dam de la volonté de la province du Kwango ? Que fera Félix Tshisekedi des griefs contenus dans la motion qui a fait fléchir Petipeti?

En dehors des calculs politiques, il n’est pas possible, au regard des fissures actuelles entre le FCC et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, que le chef de l’État peut favoriser au pouvoir un membre du FCC sans en tirer politiquement bénéfice. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ne prendrait pas gratuitement une décision qu’il sait dangereuse pour pour la paix à une province voisine de la capitale, où il n’y aura pas d’entente entre l’exécutif et l’organe délibérant. Et dans un exécutif où le gouverneur et le vice-gouverneur se regardent déjà en chiens de faïence.

On pense que Jean-Marie Peti-Peti a signé des engagements pour soutenir l’Udps au Kwango, où le parti du président de la république est inexistant, en échange de sa réhabilitation comme gouverneur, poste qu’il ne voulait pas quitter, malgré sa démission. Hier c’était le coronavirus, aujourd’hui la nouvelle pandémie s’appelle-t-elle débauchage.

Émile YIMBU/Le Mandat

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