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1er Février : Maurice Muyananu pour l’élévation d’Etienne Tshisekedi au rang de Martyr de la démocratie

Le combat d’Etienne Tshisekedi reste encore vivace dans la mémoire collective et continuera d’inspirer nombre de ses épigones. Maurice Muyananu en est un , en sa qualité de plus jeune Chargé des missions du Lider maximo dans l’ex province du Bandundu. En marge de la célébration de la journée du 1er Février dédiée à la démocratie, le Président Félix Tshisekedi et toute la crème de l’Udps ont fait le déplacement du mausolée pour s’incliner devant le Commandant en Chef.  A cette occasion, Maurice Muyananu, alias “roi des Bayaka” lance un plaidoyer pour l’élévation de son maître dans le panthéon des martyrs de la démocratie. Un hommage sans doute mérité pour ce combattant en Chef qui aura consacré toute sa vie durant à l’avènement d’un état de droit en République Démocratique du Congo. L’ancien Secrétaire National chargé de l’Ethique et de la Conscientisation d’Etienne Tshisekedi revient, dans ce témoignage inédit, sur les péripéties du meeting ayant conduit aux martyrs de la Pentecôte.

L’épopée de Pont Caby

Aussiôt rentré au pays après un périple de contacts euro-américains, alors Secrétaire National en charge de l’organisation politique et administrative de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social ( UDPS ), Étienne Tshisekedi veut exercer son 《 droit de tendance 》reconnu par les accords de Gbadolite, raconte Maurice Muyananu.

Dans ce cadre, il initie un meeting au Pont Cabu à Kinshasa, le 17 janvier 1988 , à l’occasion du 27e anniversaire du lâche assassinat du tout premier Premier ministre du Congo indépendant, Patrice Emery Lumumba. Le meeting est interdit. Cependant, c’est sans compter avec sa détermination du 《 Lider maximo 》. Encerclé dans son ancienne résidence de la Gombe sur le boulevard du 30 juin, Étienne Tshisekedi, s’obstine et parvint à déjouer les services de sécurité 《 en mettant ses poursuivants sur les traces de sa jaguar pour sortir bien après dans un tacot insoupconné》. Il finit par atteindre le pont Caby où l’attendait une foule nombreuse de combattants dissimulée dans la broussaille et décidée en découdre mordicus avec le régime de 《 l’homme seul 》, témoigne l’ancien chargé des missions du sphinx de Limete.
Étienne Tshisekedi, vient tout juste de monter sur la chaise du policier de roulage posté à ce carrefour que crépitent les armes de toute part faisant des morts et des blessés parmi lesquels Étienne Tshisekedi lui-même. Blessé à la tête et saignant abondamment, il n’a eu la vie sauve que grâce à un coup de destin 《…parce qu’un combattant Omer Kamba s’est interposé entre lui et un militaire des services de sécurité recevant l’arme blanche en pleine poitrine 》.《 Il quittera ensuite la tribune sous une pluie des matraques de la police mobutienne, le visage tuméfié, la chemise ensanglantée, le corps quasiment soulevé de terre et les pieds branlant sous l’emprise de deux mains de fer le prenant par la ceinture 》. La photo de martyr du Lider maximo a fait le tour du monde et demeure à ce jour instrumentalisée pour démontrer la cruauté du régime Mobutu et par ailleurs, le courage, la détermination ainsi que le sacrifice politique de Tshisekedi.

Dans 《 le monde diplomatique 》, au mois de Mai 1988 , la journaliste Belge Collette Braeckman souligne l’enjeu de l’événement : 《 …cette manifestation du 17 janvier 1988 et les remous que la détention de M Tshisekedi a suscité sur le plan international ( 48 parlementaires Américains ont écrit au Président Mobutu ) ont brisé la peur et exacerbé la contestation publique dans la capitale. Une première jamais observée en vingt-cinq ans du régime Mobutu. Le courage et l’intrépidité de Tshisekedi vont motiver d’autres zèles des résistants telle que Madame Thérèse Pakasa du Palu qui , six mois après, organisa une marche avec trois autres femmes sur le Boulevard du 30 juin brandissant une banderole interdite et l’ancien drapeau bleu du Congo.

1990 : Et Mobutu pleura !
Cette lutte héroïque avait abouti le 24 Avril 1990 à la première victoire de l’UDPS sur le Mobutisme et plus tard, à la tenue de la Conférence Nationale Souveraine (CNS ) où s’est concrétisé le dialogue réclamé dans la 《 Lettre de 13 》de Novembre 1979 . Et Mobutu pleura devant les caméras de CNN et des chaînes du monde entier : 《 Comprenez mon émotion 》. Le léopard crèva dans l’étable des chèvres comme le dit un proverbe Yaka.

Le Mandat

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