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Au-delà de l’assassinat de Luca Attanasio

Bien naturellement, la mort de l’ambassadeur d’Italie en RDC ne peut que susciter peine, tristesse et compassion dans le chef de tout être humain normalement constitué. Comment en cette circonstance douloureuse ne pas avoir une pensée pour la famille du jeune diplomate disparu – quadra, Luca Attanassio était marié et père d’enfants en bas âge – et l’Italie, un pays occidental qui n’est pas particulièrement connu pour confondre coopération et ingérence.

Mais, vu de RDC et de tous ceux qui ont fait depuis 1960 du pays de Lumumba leur écosystème, le meurtre de l’ambassadeur italien sur les hauteurs tristement ou richement légendaires du Kivu -c’est selon- repose la sempiternelle question de la sécurité dans l’Est rd congolais.

Rwanda et Ouganda sur le banc des accusés

Voilà un quart de siècle que dure le martyr du peuple congolais habitant les Kivus, l’Ituri et, dans une certaine mesure la partie septentrionale du Katanga. Une tragédie sans fin. Que de morts par millions ! Un génocide à dose homéopathique.

Face à ce drame qui a commencé avec l’arrivée massive des réfugiés et forces combattantes hutus rwandais du régime Habyarimana -à la demande de la communauté internationale – les Congolais sont les seuls à pleurer. Pour le coup,  “le malheur des uns fait le bonheur des autres ” a rarement trouvé un terrain d’incarnation.

Grâce à la présence des FDLR, le Régime rwandais s’est offert un alibi en or pour intervenir comme il l’entend sur le territoire Rd congolais. Et y faire le ménage, s’y installer et installer. Pas la peine de réécrire l’histoire des différentes guerres d’agression, enveloppées dans des rébellions business qui ont vu Kigali se poser en un acteur de la crise rd congolaise par des Congolais et -pas seulement- interposés.

Même chose pour l’Ouganda qui recourt à la même rengaine sécuritaire que son voisin du sud pour prendre ses parts de marché en Rd Congo. Une observation qui met à mal et à…nu la littérature officielle de Kigali et de Kampala.

En autant d’années de conflit, l’opinion a rarement appris que les rebelles rwandais ou ougandais ont attaqué leurs pays respectifs ! Toutes les attaques, les tueries, les viols se font sur le territoire congolais et contre des Congolais ! Pendant ce temps la chronique locale et internationale charrie des informations sur des profits plantureux que tirent les deux voisins de la RDC de leurs présences directes ou indirectes dans l’Est. Pour eux comme pour tous leurs supplétifs et autres seigneurs de guerre adossés à des officiels, officieux et officiers …congolais la guerre est plus rentable que la paix.

Ce n’est pas tout. La communauté internationale -plus exactement certaines puissances et autres multinationales occidentales- ont trouvé l’occurrence des événements dramatiques rwandais de 1994, une occasion de parachever la vocation de 1885. Celle qui consiste à maintenir le vaste espace congolais comme un comptoir à la disposition des vainqueurs de la conférence de Berlin.

Pourquoi seulement l’Est et pas l’Ouest ?

A partir de là, les raisons humanitaires affichées de ceux qui, officiellement, sont là pour assister, aider, appuyer, renforcer les capacités de la RDC ne correspondent pas toujours aux motivations réelles. D’où notamment ce contraste sidérant entre la débauche de ressources humaines, financières, logistiques et les résultats obtenus vingt après ! D’où, le différentiel énorme d’attention entre l’Est et l’Ouest et même le centre, alors que la misère sévit partout ! Combien d’organisations humanitaires au Kasaï post-Kamwina Nsapu ? Combien de  “missions diplomatiques” au Kwango ?

Quand l’humanitaire et la géopolitique font bon ménage, le premier sert de cache-sexe au second. De là à entonner la chanson -hélas vraie- sur la balkanisation, il n’y a que de petits pas.

Le Mandat avec Forum des As

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