Pendant que l’Est de la République Démocratique du Congo est en proie à des violences à répétition commises des groupes armés entretenus et alimentés par le Rwanda, le Président Paul Kagame vient encore jeter un pavé par ses propos qui côtoient l’insulte à l’endroit des millions de morts ayant péri sur le territoire congolais. “Il n’y a pas de crimes au Congo”, a lâché l’homme fort de Kigali après l’audience accordée, lundi 17 mai, par le Président RD Congolais et Président en exercice de l’Union Africaine, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Des propos qui frisent la démence, selon plusieurs congolais, dans la mesure où les preuves des massacres sans fin dans l’Est du Congo sont légion notamment les reportages des médias, les rapports des ONGs nationales et internationales ainsi que des Nations Unies comme celui de Mapping.
La réaction de Kagame vient de remuer le couteau dans la plaie, d’autant plus que nul ne l’ignore que l’Est de la République démocratique du Congo est devenu depuis des années un terrain des crimes de guerre: des femmes violés, des villages incendiés, des enfants déportés, des femmes enceintes éventrées, des minerais pillés…par des groupes armés soutenus du Rwanda en violation des principes de bon voisinage.
Pour arriver à un tel discours, il est clair que le président Rwandais est sûr de lui et sait que personne ne peut l’ébranler, lui qui est ami des puissances occidentales (comme les USA, Israël, France…), et qui jouit d’une impunité sans commune mesure de la part de la Communauté internationale. Paul Kagame est aussi sûr d’avoir une voix qui porte mieux dans les chancelleries occidentales que celles de millions de victimes succombées dans les atrocités du RCD, de l’ADFL, du CNDP, du M23, des FDLR et des ADF, des forces négatives qui, selon plusieurs témoignages, bénéficient de l’appui de l’armée rwandaise.
Notons que les conclusions d’enquête du Rapport Mapping publié par les experts des Nations Unies sur la question de génocide commise en République Démocratique du Congo, avait impliqué les différents pays voisins comme des complices, également des officiers rwandais.
Mais sur les antennes de RFI et France 24, le président Paul Kagame, nie le génocide le plus sanglant du siècle et critique ce Rapport Mapping. “Il n’y a pas eu des crimes en RDC,et que le Dr Denis Mukwege est un outil des forces invisibles. Comme vous le savez, peut-être que le rapport du Projet Mapping a été extrêmement controversé. Et en réalité, il est hautement contesté par les gens que ce soit en RDC ou dans les pays voisins“, a-t-il déclaré.
Ces propos soulèvent un véritable sur la toile et dans les médias du continent africain. Beaucoup de congolais dénoncent la complaisance de Kinshasa vis-à-vis de Paul Kagame, au temps de Kabila comme au temps de Tshisekedi, laquelle serait à la base d’un tel discours.
Israël Senga
