Le Groupe KCB, banque de référence au Kenya, s’implante dès ce deuxième trimestre 2022 sur le marché bancaire congolais. Son Directeur général, Joshua Oigara, a confié cette nouvelle au média de EastAfrican qui l’a révélée au public.
Le DG Oigara a expliqué que le Groupe KCB va racheter une banque évoluant déjà dans le secteur congolais de la banque. Il s’est réservé de révéler le nom de cette banque, rassurant cependant que «les négociations pour un éventuel rachat sont à un stade avancé».
La finalisation, selon ses estimations, devrait être effectuée au cours du deuxième trimestre de 2022. «Les négociations ont pris un peu plus de temps en grande partie à cause des vacances de décembre, lorsque les gens étaient bloqués sur les audits annuels et les états financiers», a expliqué le DG de KCB.
Faire de la RDC un marché clé
Le Groupe KCB est déjà opérationnel dans cinq pays africains: Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda et Soudan du Sud. Ce prêteur régional travaille depuis deux ans avec l’objectif de faire de la République Démocratique du Congo, un pays de plus de 95 millions d’habitants et riche en minéraux, son marché clé.
De ce fait, a révélé le DG Oigara, le KCB compte mettre sur le marché congolais de la banque plus de 4 milliards de dollars. Ce qui va lui permettre, a-t-il soutenu, de ramener ses actifs de 1,13 billion de shillings kényan (soit 9,91 milliards de dollars) à 1.500 milliards de shillings kényans (soit 13, 15 milliards de dollars).
*Equity-BCDC dans le viseur de KCB*
La concurrence avec sa rivale kényane, Equity Group, bien implantée en RDC après avoir avalé la BCDC, s’annonce très rude au regard des ambitions nourries par le Groupe KCB.
Certains spécialistes dans le domaine bancaire laissent entendre qu’Equity-BCDC court un grand risque de perdre sa deuxième place au profit de sa rivale. Equity-BCDC est bien dans le viseur de KCB qui tient à s’impliquer comme dauphin de la Rawbank.
«Nous savons comment devenir la plus grande banque. Nous voulons grandir cette année, c’est l’ambition que nous avons. Nous avons l’ambition de porter notre bilan à 1,5 billion de Ksh (13,15 milliards de dollars), ce qui est notre ambition clé cette année. Nous pensons que nous serons l’institution la plus efficace et que les entreprises internationales contribueront à hauteur de 20 % à notre activité cette année », a confié Joshua Oigara.
Les avantages de notre expansion régionale, a-t-il renchéri, continuent de contribuer positivement à la performance du KCB. «En 2022, KCB continuera d’explorer et de rechercher des opportunités d’expansion régionale attrayantes pour renforcer notre participation régionale, accélérer la croissance et maintenir une performance durable à long terme», a-t-il détaillé.
Une gestion financière équilibrée
Le Groupe KCB a, au cours ces dernières années, réussi à augmenter ses revenais totaux de 13,5 % pour atteindre 108,6 milliards de Ksh (952,63 millions de dollars), tandis que ses coûts totaux ont augmenté de 12 % pour atteindre 47,8 milliards de Ksh (419,29 millions de dollars) grâce à une financière équilibrée. Ce n’est pas tout. Le groupe a réduit ses provisions pour pertes sur prêts de 52% à 13 milliards de Ksh (114,03 millions de dollars) contre 27,2 milliards de Ksh (238,59 millions de dollars). Il bénéficie de 15,4 % des actifs pour atteindre 1 130 milliards de Ksh (9,91 milliards de dollars), grâce notamment à la dernière acquisition de la Banque Populaire du Rwanda Plc (BPR). Ses dépôts des clients ont augmenté de 9,1 % pour atteindre 837,1 milliards de Ksh (7,34 milliards de dollars).
Il y a de noter qu’avec près de 8 mille employés dans la région, KCB est organisé autour de 5 pôles d’activités : la banque de détail (47,4% du Produit Net Bancaire), la banque de marché (23,2%), la banque d’affaires (20,9%), le financement hypothécaire (5,6%) et autres (2,9%).
Sa répartition géographique du Produit Net Bancaire est de 91,2% au Kenya, 3,1% en Tanzanie, 2,8% au Rwanda, 1,8% en Ouganda, 1% au Burundi et 0,1% au Soudan du Sud. La RDC devrait se positionner juste après le Kenya.
Nicolas Kayembe
