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Culture

Concert de Fally Ipupa : l’enfer vécu par un fan

L’artiste Fally Ipupa vient d’écrire une nouvelle page dans l’histoire de la musique RD Congolaise. En prestant ce samedi 29 octobre au stade des Martyrs l’ex-Kamanyola, l’Aigle rejoint ses aînés Werrason, JB. Mpiana et Koffi Olimide.

Malheureusement ce concert a débuté et finit mal pour ses fans appelés Warrior’s. Venus plus de 13 000 pour soutenir leur artiste favoris, une dizaine des Warrior’s, rapportent des sources policières, sont morts par étouffement et bousculades.

Les grilles, écra­sées en pleine nuit ne s’ouvrent tou­jours pas. Fally Ipupa venait de terminer son concert vers 22 heures passées. Mais qu’im­porte. Princillia, 21 ans, venue de la commune de N’djili pour l’évé­ne­ment. Elle est devant la porte jusqu’à 23 heures passées. Son petit corps frêle, com­pressé sur plusieurs personnes de toute nature, elle vient de la pe­louse, elle se fait poster, là, au premier rang, juste au pied de la scène. Au plus près de son Aigle.

Le mot n’est hélas pas exa­géré. Seule­ment, il faut tenir. La cha­leur est in­tense. Déjà des co­pines, à côté, se sont éva­nouies. Ex­traites dif­fi­ci­le­ment de la foule, elles ont été éva­cuées sur des bran­cards. Il fau­drait re­cu­ler. Mais ça, c’est im­pos­sible. « Il faut ab­so­lu­ment être au pre­mier rang. Pour que Fally nous voit », dit-elle. « Peut-être. Sû­re­ment. Il faut donc tenir », explique-t-elle. La sueur dé­gou­line des che­veux et ruis­selle sur les yeux. Par­fois il y a comme un voile. Puis aus­si­tôt une image.

La foule gronde. La pous­sée est ter­rible. Des corps in­ani­més passent au des­sus des têtes. Des se­cou­ristes de la Croix rouge tentent d’agrip­per des bras. Crises de nerfs d’une ado­les­cente. Éva­nouis­se­ments en série. Une femme se prend la tête entre les mains. « C’est épou­van­table cette bous­cu­lade », crie Princilia. « Il faut faire quelque chose », vocifère-t-elle. Le ser­vice de sé­cu­rité est com­plè­te­ment dé­passé. Des cen­taines de res­quilleurs passent au des­sus des bar­rières.

Des agents de sécurité demandent à la foule de faire marche ar­rière. De­vant, Princilia pleure, le vi­sage dé­formé par la peur. Elle ne peut plus res­pi­rer. Elle ne tient plus sur ses jambes. Un grand costaud l’ar­rache de la masse. Elle tombe sur les grilles. Pendant un moment, Princilia croit qu’elle vit en enfer. Les ge­noux san­gui­no­lents, elle arrive néan­moins à fran­chir la porte. Celle d’un pa­ra­dis qui res­semble à un enfer.

Les yeux ha­gards, Christella, 22 ans, sa copine de la fac venue de la commune de Matete, se ré­veille après avoir perdue connaissance pendant un long moment. Des se­cou­ristes ar­rosent la foule tou­jours aussi com­pacte. « Il faut ab­so­lu­ment ou­vrir les portes », demande Christella. « Tous ces gens doivent sortir. « Nous devons tout faire pour les libérer », lance un of­fi­cier de po­lice à un ser­vice d’ordre zélé. Nou­velle pous­sée de la foule.

Pen­dant ce temps, Princilia a pu réussir sa sortie de l’enfer. Elle pro­fite de l’air débout vers le boulevard Triomphal. Pauvre fan. Toute trempée. Elle à vécue une épisode qu’elle n’aurait jamais imaginée.

Des sources médicales rapportent que plusieurs familles ont identifié les corps de leurs proches jusqu’aux alentours de 22 heures, avant l’évacuation de certains corps à la morgue de Mama Yemo. Elles signalent le décès d’un enfant de 13 ans, tombé du haut vers le bas du gradin inférieur. Certains blessés ont été causés par « les plaies traumatiques et des plaies par morsures de chiens bergers ».

Certes, Fally Ipupa a réussi son pari, mais plusieurs familles pleurent à cet instant leurs proches qu’ils ne verront plus jamais de la vie.

La rédaction

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