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RDC: les anciens présidents du Parlement jouent aux sapeurs pompiers

Si le Président Félix Tshisekedi initiait un tribunal spécial sur les tueries en cours dans l’Est de la RDC comme l’exige le prix Nobel Denis Mukwege, les anciens présidents de deux chambres du Parlement congolais seraient sur le banc des accusés. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de leur rôle  de premier plan joué dans la crise en cours en RDC. A la place d’une déclaration de charme, les anciens speakers du Parlement auraient plutôt présenté des excuses au Peuple congolais avant de jouer aux sapeurs pompiers.

Dans une déclaration signée le 30 avril dernier, les anciens présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat expriment leur soutien à l’État de siège décreté par le Chef de l’État, condamnent et exigent l’arrêt immédiat des tueries de la population civile, et appelent à la mobilisation générale de toute la nation et de la communauté internationale pour arrêter les violences cycliques qui n’ont trop durer en RD Congo.

Comme il fallait s’y attendre, plusieurs langues ont salué ce sursaut patriotique de dernière heure des anciens speakers de deux chambres du Parlement congolais bien que tardif.

Cependant, là où le bas blesse, c’est lors que ces sommités politiques interpelle ” sans exclusive toute la classe politique, la société civile et même les médias de notre responsabilité partagée dans ce drame”. Ce mea culpa bien mitigé,  ne dédoune pas les anciens patrons du Parlement congolais de leur responsabilité indiviuelle dans la longue crise qui ronge actuellement la RDC et dont ils auraient pu arrêter l’aggravation au moment de l’exercice de leurs fonctions. Car chacun d’eux en avait la possibilité, estime un analyste indépendant. 

Au lieu de s’impliquer pour juguler la crise, les anciens speakers congolais, emportés par l’ivresse du pouvoir,  en ont fait le lit et été au contraire des acteurs majeurs. Comment ?

Il n’est un secret pour personne que plusieurs accords de coopération contre nature qui ont aliéné la souveraineté de la RDC dans certains domaines sont passés et ont été autorisés par le Parlement de Kamitatu, Luhaka, Omatuku, Kamerhe Boshab, Minaku, et Kengo.

C’est pendant leurs législatures que la Constitution de la République a été élaborée puis taillée sur mesure pour plaire et servir certains intérêts obscurs.

C’est toujours eux qui ont fait adopter le Code minier en 2002, lequel a consacré le pillage des ressources minières du pays.

Et c’est encore nos anciens présidents des chambres du Parlement qui ont élaboré des budgets fantômes ayant consacré l’enrichissement sans cause de la classe politique et renforcé les inégalités sociales dans le pays.

Au temps le plus fort de la crise, ce sont les mêmes speakers du Parlement qui ont accordé la prime et investi au Palais du peuple, les Seigneurs de guerre qu’ils auraient pu envoyer en prison.

L’opinion congolaise n’oublie pas, en outre, que de nombreuses Commissions d’enquête parlementaires sont allées fouiner à l’Est du pays et ont présenté des rapports accablant les bonzes du régime Kabila et des officiers de l’armée mais ces rapports sont restés lettres mortes dans les tiroirs.

Que des motions de censure et de défiance initiées par certains élus du peuple dans le cadre du contrôle parlementaire, contre certains responsables et membres des Gouvernements accusés de fautes graves ont été étouffées. Car les anciens Speakers ont tenu à protéger ces derniers.

Par ailleurs, force est de constater que la loi électorale, la loi sur la répartition des sièges, la politisation de la CENI qui ont ravivé la crise politique et fragilisé la cohésion nationale avec des violences ayant fait plusieurs morts, sont l’oeuvre des anciens speakers de l’Assemblée nationale et du Sénat à l’exception du cardinal Monsengwo.

Il a donc fallu attendre l’arrivée de Mboso Nkodia Pwanga pour assister à un nouveau discours au perchoir de la Représentation nationale sur la question de l’insécurité à l’Est du Congo.

Au regard de ce qui précède, à la place d’une déclaration de charme, Kengo, Boshab, Omatuku, Luhaka, Kamerhe et Kamitatu auraient mieux fait de dire d’abord pardon au peuple congolais avant de jouer aux sapeurs pompiers.

LE MANDAT

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