Connect with us

Au cœur du débat

Comptons, mais comptons bien avec la cour des comptes :Tribune d’un comptable Kwangolais autour de la rage de l’ACP qui ne s’en laisse pas compter

L’Alliance des Congolais Progressistes s’est bien fendue d’un communiqué tout à fait enflammé, qui vient sur la place publique à la veille du week-end. Le tintamarre ainsi provoqué s’en est ressenti aux quatre coins de la capitale. Un peu comme l’onde de choc d’un séisme, l’ACP est bien révulsée de voir que la Cour des comptes fait le jeu de Godé Mpoyi ,elle ne le cite pas, mais le lui livre mains et pieds liés [oui appelons un chat, un chat , pour qu’il parachève la sale besogne. Car, si l’on pose la question de savoir à qui profite le crime, on ne répondra pas autrement. A moins que ce soit l’autre là.

Pour tout dire, la Cour des comptes attendait le dépôt d’un édit portant reddition des comptes de la Ville Province de Kinshasa. Il semble que celui-ci ne sera pas déposé dans les délais. C’est un péché cardinal, affirme la Cour des comptes, comme si elle attendait deséspérément une situation pareille. Elle ajoute encore un pied de nez pour être complète . Et comme si cela ne suffisait pas, elle emporte le Gouverneur de la Ville de Kinshasa (ou le dossier ainsi nommé) chez le Président à peine revenu des enfers, repêché par la Cour d’appel de la Gombe  de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa. C’est pour qu’il se régale quelques jours après avoir été remballé sans pitié de la chair de cette institution. Les experts de la Cour des comptes le savent ô parfaitement bien.

Rien à voir avec un geste de contrôle administratif de routine. Cette malice relève plutôt de la haute politique politicienne. Ngobila Mbaka était, en n’en point douter, dans les petits papiers de la _Cour des comptes.

C’est ce qui a fait bondir le parti du Gouverneur. Il aligne les réalisations du chef de l’administration urbaine… jusqu’aux œuvres accomplies pendant la pandémie de la Covid. Mais, cerise sur le gâteau, ce sont les axes routiers qui viennent dans le haut du tableau. L’ACP sait les égrener. Le cartel des Progressistes aligne les avenues qui restituent à Kinshasa son urbanité : Kikwit, Elengesa, Bongolo, Mombele, la route Cecomaf, Assossa, Landu_etc. Les membres de son état-major politique déballent, avec la même fierté qu’ils éprouvent à l’endroit de l’Autorité morale, les infrastructures haut de gamme : le Marché Central de Kinshasa qui pèse 65.000 étals ; celui appelé par son nom évocateur de Type K. Viennent s’ajouter les stadiums qui accueillent les activités sportives de la jeunesse.

Le parti de Ngobila Mbaka est fou de rage mais il opte pour un profil courtois et même très élégant. Ainsi choisit-il de prodiguer des conseils sous forme d’exhortation ecclésiastique en lieu et place d’une engueulade solennelle des experts de la Cour des comptes. Il la convie, en plus clair, à ne plus se faire manipuler par des politiciens haineux et véreux au risque de ternir l’image de cette noble institution qui doit faire ses preuves dans l’objectivité.

Pour boucler la boucle, l’ACP remet les couverts. Elle ne tient plus sur ses gongs. Elle invite la population kinoise à ne pas se laisser distraire par des politiciens roublards (…) en mal de positionnement et de popularité., écrit mot à mot le Secrétaire Général du parti en personne. Ici, il n’y va pas sur le dos de la cuillère. Il est question de bien faire les comptes avec la Cour du même nom. Sur 26 provinces congolaises au total, seules trois entités ont eu à déposer l’édit portant reddition des comptes querellé.

Du coup, la Cour est attrapée la main dans le sac. Si elle jette Ngobila en pâture pour le petit bonheur de Godé Mpoyi, connu pour ses relations exécrables avec le Gouverneur, c’est qu’elle sait parfaitement ce qu’elle fait : de la politique au goût amer de la politicaille.

Kalala Pambelu Pankaji

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *