Dans un point de presse tenu lundi à Kinshasa, et au cours duquel il a annoncé officiellement la sortie de son parti politique, “l’Alliance pour le changement “, Jean Marc Kabun-A-Kabund a fait savoir que la création de cette formation politique marque la rupture totale entre lui et le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. “Tout ce que je compte faire, c’est de mobiliser le peuple congolais pour chasser l’actuel chef de l’État en 2023, chasser ce régime des incompétents”, a-t-il déclaré.
Désormais opposant et autorité morale de ce nouveau parti de gauche qui prône la social-démocrate, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale a saisi cette opportunité pour dresser un bilan sombre de la gouvernance de Félix Tshisekedi qualifié de tâtonnement au sommet de l’État. Jean Marc Kabund a estimé qu’en l’absence d’une vision politique claire pour faire décoller la RD Congo, le peuple assiste malheureusement, à des essais-erreurs dans tous les domaines de la vie nationale. Un pouvoir qui selon Kabund, manque de leadership convaincant, et surtout de compétence.
Le pouvoir s’est plutôt illustré dans une megestion institutionnalisée, caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédication au sommet de l’État. “Aucun projet concret n’a été réalisé. À la place, le régime actuel brandit le mensonge d’État, la manipulation et les retrocommissions pour se remplir les poches “, a dénoncé Kabund. Il a en outre, fait allusion au parlement de la République qui est à ce jour, désacralisé, devenant ainsi un endroit où se tournent des théâtres. Le régime Tshisekedi se livre désormais aux règlements des comptes, à la manipulation et à l’instrumentation de la justice. Une justice à en croire le leader de l’AC, qui est à double vitesse, au clientelisme, au régionalisme, au tribalisme et au trafic d’influence.
Au cours de cette première sortie médiatique après sa séparation avec le parti au pouvoir, l’UDPS, Kabund est monté encore une fois,, au créneau pour alerter l’opinion que le pouvoir de Tshisekedi serait en train de préparer un glissement concernant le calendrier électoral ainsi qu’une fraude massive aux prochaines élections.
Le président de l’Alliance pour le changement a avoué avoir prévenu Félix Tshisekedi qu’au regard du combat commun qu’ils ont mené, à l’époque du côté de l’UDPS contre l’ancien régime, ne pas organiser les élections dans les délais constitutionnels, trahirait la mémoire du mythe Étienne Tshisekedi et celle des martyrs ayant combattu pour le changement au pays.
José Babia
