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Rapport du processus électoral: le temps a blanchi Corneille Nangaa!

Hier, il était l’homme à abattre pour beaucoup de Congolais à cause de nombreux ratés dans l’organisation des élections présidentielle, législatives et provinciales du 18 décembre 2021. Mais l’usure du temps a fini par sanctifier même la machine à voter dont le coût et la manipulation par les électeurs étaient sujets à contestation. 

Au Palais du peuple,  le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a réussi à négocier vendredi 09 avril dernier une sortie honorable en présentant devant les élus du peuple son Rapport général du processus électoral ayant conduit à la mise en place des institutions démocratiques en RDC.

Tel un professeur des questions électorales, le patron de la centrale électorale de la République démocratique du Congo a rappelé magistralement le contexte politico-juridique et les péripéties ayant émaillé l’organisation de différents scrutins  depuis 2006, avant d’émettre une litanie des recommandations qui portent essentiellement sur la révision de la loi électorale du pays.

Au nombre des recommandations pour améliorer  les prochains processus, Corneille Nangaa est revenu notamment sur la non politisation de la CENI, indispensable pour la bonne marche de cette institution d’appui à la démocratie, l’élargissement de l’électorat pour les élections des sénateurs et celle des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces en vue de lutter contre les effets pervers de la corruption et tant d’autres.

Par ailleurs, le président sortant de la CENI s’est interrogé sur plusieurs autres aspects contraignant qui bloquent le décollage de cette institution d’appui à la démocratie.

«Faut-il modifier les lois essentielles à chaque cycle électoral ? Au cas où on opte pour une réforme, jusqu’où peut-on aller ? Au regard de la méfiance entre les acteurs politiques, comment garantir un minimum de consensus sur des matières à soumettre à la réforme et la démarche à suivre ? Comment concilier toutes ces réformes envisagées avec l’impératif du respect du délai constitutionnel des scrutins de 2023 ? Faut-il subordonner l’organisation des élections au recensement général de la population ?”, s’interroge Corneille Nangaa.

Pour réagir au Rapport, 82 députés nationaux répartis en trois tendances se sont invités au débat avec le président de la CENI.

La première tendance s’est prononcée contre l’élection du Président de la République aux suffrages indirects et à un seul tour et la deuxième est favorable à la révision des art. 70 et 71, tout en soutenant la proposition de loi Lutundula qu’ils pensent enrichir.

La troisième tendance soutient l’audit de la gestion financière de la CENI, veut voir clair sur l’achat des machines à voter et déplore la publication des résultats législatifs avant le dépouillement en provinces.

La démarche est encore à suivre puisque le président sortant de la CENI, Corneille Nangaa va devoir solliciter un délai raisonnable pour rencontrer les préoccupations des honorables députés avant leur adoption en plénière.

Mais une question demeure encore. Quelle est la part de responsabilité de la CENI dans les incidents électoraux qui ont conduit à la mort d’hommes ou dans la fraude électorale? Nous y reviendrons.

Le Mandat

 

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