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POLITIQUE

RDC: Élections 2023, l’utopie d’une arnaque bien ficelée ?

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le processus électoral 2023 est grippé en RDC. Tout espoir de respecter cet engagement constitutionnel en décembre prochain s’enlise alors que 23 653 candidats aux législatives et une trentaine à la présidentielle attendent déjà le go de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).Utopie. Les portes du dialogue se sont ouvertes ce matin à Rotana Hôtel.

Il y a quelques jours, à la surprise générale, Denis Kadima, le président de la centrale électorale, fait des révélations inquiétantes, par son récent courrier cacheté confidentiel adressé au Chef de l’État et qui a été savamment fuité sur les réseaux sociaux. A deux mois des élections, le corps électoral mobilisé, l’arbitre Denis Kadima enfante un nouvel agenda et se plaint des conditions sécuritaires, du retard de livraison des kits électoraux et du refus d’accompagnement logistique de la Monusco…bref des contraintes qui l’empêcheraient à organiser les élections.

Bien que ces raisons soient vraies, une question mérite d’être posée : pourquoi le président de la CENI a attendu seulement maintenant pour en parler au moment où ces problèmes étaient bien connus dès le début de la législature ?

Après les cycles électoraux de 2006, de 2011 et 2018, la CENI maîtrise mieux que quiconque les défis auxquels elle se bute et se butera encore à chaque scrutin et il était possible d’anticiper. Car gouverner c’est prévoir. Des solutions auraient dû être trouvées à temps pour ne pas mettre le peuple devant un fait accompli. Hélas !

*Faux-fuyants*

Dans les couloirs des partis politiques, la tension monte et sur les médias, on tempête. Les analyses avisées indiquent que tout était fait à dessein. “Denis Kadima fait partie du cercle des initiés et planifiait déjà le non-lieu des élections”, affirme un journaliste devenu politique à Kinshasa lequel estime que les mobiles avancés par ce cadre originaire du Kasaï comme des faux-fuyants.

Pour quelle raison? Le régime de Kinshasa se trouve bien empêtré dans les méandres de l’Accord signé entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila devant témoins et quelques chefs d’État africains en vue d’une passation pacifique du pouvoir.

Cet accord qui transpire déjà ses secrets sur la toile contredit les ambitions de tous les calibres de l’Union sacrée, déterminés à conquérir un second au président Félix Tshisekedi même si le bilan du premier mandat et la donne politique à l’international ne rassurent pas une réélection facile de celui que ses partisans nomment affectueusement “Fatshi Béton”.

Alors que certains candidats députés livrent déjà une campagne hors délai, des bonzes fidèles à Joseph Kabila sont sortis de leurs tanières pour exiger le respect de cet accord qui consacre un retour possible d’un Kabiliste à la tête de la RDC après ce quinquennat de Félix Tshisekedi.

Du coup, du sable dans l’engrenage. Les calculs se bouleversent et les candidats ayant payé leurs cautions s’impatientent et ne cachent pas le sentiment d’être arnaqués.

A l’Union très sacrée du Chef de l’État, des langues se délient déjà et on ne veut pas entendre parler d’un “prétendu accord” ou d’un partage des pouvoirs par le dialogue. Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, dénonce ces méthodes qu’il qualifie de “surannées appartenant à un certain siècle”.

Pourtant, dans nos murs à Kinshasa, une délégation de la SADC, la communauté sous-régionale du développement très active sur les questions de la sécurité et de l’économie en Afrique australe.

Cette délégation a entamé depuis l’hôtel Rotana de la Gombe des consultations des forces politiques et sociales en prévision d’un probable report des élections. Parmi les premiers à être consultés, les hommes de Joseph Kabila, membres du FFC, la méga plateforme qui s’est volée sa majorité à l’Assemblée nationale de manière rocambolesque en 2021.

L’objectif des consultations de la SADC est de parvenir à un consensus de la classe politique autour du report des élections et sûrement sur comment gérer le pays durant cette période de transition.

Mais dès questions taraudent les esprits avisés : qui dirigera le pays pendant cette transition de combien de mois ou d’années; Félix Tshisekedi sera-t-il candidat à sa succession dans le contexte deà l’accord signé avec Joseph Kabila ? Quel sera le sort du parlement et des assemblées provinciales et des cadres du FCC ayant quitté Kabila pour embarquer l’Union Sacrée ? Que diront les ténors de l’Opposition décidés d’en découdre coûte que coûte avec le pouvoir actuel accusé de perpétuer l’hégémonie du Rwanda ?
Des questions sans réponses mais qui seront prises en compte au cours des échanges en cours en vue de préserver la paix en RDC.

*Mieux vaut qu’un tiens que deux tu l’auras!*

Bien que la majorité des partis politiques soient dans la fièvre des élections sauf le FCC, il y a lieu de souligner qu’un report des scrutins s’impose dans le contexte actuel pour ceux qui aiment le Congo.

Alors que la guerre fait rage depuis des décennies dans l’Est du pays avec des groupes armés étrangers aux ambitions expansionnistes, aucun gouvernement responsable ne peut s’assumer une autre priorité que de chercher des voies et moyens moyens de sécuriser l’ensemble du territoire national.

Il est un secret de polichinelle que les élections constituent un moment de rivalités, d’ antagonismes et de conflits. Inviter les Congolais aux élections dans ce climat serait un piège pour fragiliser la cohésion nationale et faire le lit de la balkanisation du pays.

Face à cette situation, le dialogue demeure la voie royale pour Félix Tshisekedi s’offrir un second mandat sans gaspiller les ressources du pays ni menacer son intégrité.

Il reste à convaincre l’ensemble de la classe sur le danger qui guette la nation et impose à tous un devoir citoyen de se mobiliser pour se mobiliser afin de sauver la RDC.

Martinez NGYALUKA/ Le Mandat

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