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Climat des affaires

RDC: Voici comment 1132, 248 milliards de dollars se sont évaporés en février et mars 2024 !

Alors que Félix Tshisekedi sillonne les métropoles occidentales pour solliciter de l’aide, du Congo son pays coulent du lait et du miel pour les multinationales et leurs pays. 1132.248.000.000 dollars américains, c’est ce que la RDC a généré aux seuls mois de février et mars 2024 dans les exportations CIF de 14.898 containers bourrés des produits miniers.  Des chiffres à couper le souffle.

Selon un document interne de l’Office congolais de controle (OCC) parvenu chez Lemandat.cd, la RDC a exporté par le poste frontalier de Sakania 7008 containers de produits miniers en février 2024 et 7890 containers au mois de mars de la même année. Et selon le tarif indiqué sur le document OCC, un container de 48.195.000 Kg de cuivre (soit  19 palettes) a été vendu à 76 millions de dollars. Toutes choses étant égales par ailleurs, si l’on considère que les 14.898 containers ont transporté du cuivre, le pays a bel et bien généré 1132.248 milliards de dollars au profit des leurs trafiquants. Ce chiffre peut être revu à la hausse au cas où certains containers contenaient du cobalt, l’étain ou encore d’autres minerais coûtant plus cher que le cuivre sur le marché mondial. Signalons en passant que la tonne de cuivre se vend à 9871 USD, celle du cobalt à 27.430$ et l’étain à 32.000 USD la tonne.

Mais cette bagatelle n’a pas malheureusement profité à la RDC parce payée au pays de l’acheteur en violation même des principes de la comptabilité à partie double qui veut qu’il y ait une entrée de devises avant toute opération de sortie de minerais.  Pour le cas présent, la balance commerciale est déficitaire car les minerais sont sortis mais sans contrepartie. Sur le document d’analyse, on peut constater que l’OCC n’a perçu que 402.577 $ sur les 76 millions de dollars  soit 5 997 592 146 USd sur plus de 1132,248 milliards drainés par l’exportation des 14.898 containers des produits miniers. Ce qui ne représente même pas 1%.  Mais où sont allés ces fonds ? Mystère.

Cela est la conséquence de l’option que le pays a levé de déclarer nos exportations CIF, c’est-à-dire que le paiement s’effectue au port de débarquement, en lieu et place des exportations FOB ( Free on board), indique un Expert.

Sur le banc des accusés, le défunt rwandais Déo Rugwiza qui gérait la DGDA ( Direction Générale des Douanes et Accises), avec la complicité de l’inamovible ministre du Commerce Extérieur extérieur, Lucien Bussa. Sous un faux prétexte d’attirer les investisseurs, les deux responsables ont changé les inconterms en naviguant à contre courant de ce qui se fait partout ailleurs.

Vue du port de Sakania au Katanga

Quid du CIF ou du FOB?
Quand un pays choisit les exportations CIF ( COST IN ASSURANCE ou COÛT, ASSURANCE ET FRET), les opérateurs économiques ou les industriels qui exportent paient leurs frais au port de débarquement. Tandis que si l’on opte pour les exportations FOB ( Franco on Board), les droits sont payés avant l’embarquement.
Or, tous les autres pays du monde exportent FOB et importent CIF pour drainer des devises chez eux.

Au Congo, c’est l’inverse qui est appliqué avec l’intention manifeste de priver au pays de gros revenus nécessaires pour son développement.
Question. Pourquoi la DGDA et le ministère du Commerce Extérieur ont opté pour un régime d’inconterms qui facilite, comme on peut le constater, l’évasion des capitaux au profit des pays importateurs ?
Et si nos parlementaires le savent, pourquoi ne pas changer les inconterms quand on sait que le gros de l’économie de la RDC est financé par ses produits miniers ?
Aussi que fait l’ITIE( Initiative pour la Transparence des Industries Extractives)devant un tel manque à gagner pour un pays qui exporte ses matières premières pour le seul bénéfice des industries extractives alors que ses populations croupissent dans la misère la plus noire ?

Pour le Mouvement citoyen MARS, c’est un véritable pillage du pays organisé officiellement suite à des décisions irresponsables prises par des parvenus portés à la tête des institutions de l’État. Même l’IGF n’ éternue ni ne comprendrait ce scandale financier sans recourir à l’expertise nationale en la matière, explique un Économiste ayant requis l’anonymat.

Il faut signaler aussi l’ancien patron de la DGDA Déo Rugwiza ainsi que le ministre du Commerce Extérieur avaient fait que nos importations soient FOB, c’est à dire que le paiement des marchandises importées se fait avant chargement à l’étranger, pour saigner la RDC et lui priver des devises.
Cette pratique FOB serait, selon des analystes, à la base de PMF (Prix Moyen Frontière) que donne l’importateur alors que tous les pays du monde importent CIF et exportent FOB.
Profitant de cette pratique visiblement colonialiste, la MONUSCO a choisi de payer ses importations au Rwanda, révèlent des sources concordantes.

Vue du port de Kasumbalesa

Zoom sur le principe de la réciprocité 

Il est un secret de polichinelle que la République Démocratique du Congo effectue des échanges commerciaux avec plusieurs pays qui brassent de gros revenus sur son territoire national. C’est notamment la Chine, l’Afrique du Sud, l’Inde, les USA, l’Union Européenne, le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Canada, l’Ouganda, le Liban, le Congo Brazzaville, la Turquie, le Qatar, etc.

Compte tenu des différences contenues dans les réglementations de chaque pays, il est prévu dans les accords commerciaux internationaux ce qu’on appelle le “principe de réciprocité”. Lequel oblige chaque partenaire ou opérateur économique de rapatrier au moins 80% des devises dans le pays où il mène ses affaires ou les a mobilisées. Ce qui signifie que 80% des devises mobilisées en RDC par les partenaires devaient rester au Congo pour ne pas perturber son économie ou sa masse monétaire.Seuls 20% des devises doivent être rapatriées dans leurs pays respectifs.

Cependant, des observateurs avisés constatent avec regret qu’aucun des opérateurs économiques étrangers qui commercent avec la RD Congo n’applique ce principe. Malgré les gros profits réalisés, ils rapatrient les 100% de devises chez eux à l’étranger sans se soucier de la stabilité monétaire de la RDC. C’est pourquoi, des experts du Mouvement des Acteurs de la Révolution (MARS), un mouvement citoyen militant pour le réveil, la décolonisation et la socialisation de la gouvernance de l’État en RDC, demandent à la Banque centrale et le Ministère du Commerce Extérieur d’imposer la réciprocité à tous les opérateurs économiques des pays qui font du commerce avec la RDC. A ceux qui refusent de rapatrier 100 % ou 80% des dividendes réalisés en RDC, le gouvernement congolais doit leur appliquer la règlementation de leur pays. Car le Congo n’est pas un “no man land”.

Il semble que la RDC ne fait pas appliquer la réciprocité pour attirer les investisseurs. Mais comment peut-on attirer les investisseurs en détruisant son économie et en rendant vulnérable le pouvoir d’achat de sa population ? C’est toute la question que soulève Lemandat.cd .

Un budget de plus de 100 milliards de dollars est possible

Lors de la campagne électorale de la présidentielle de 2018, tous les candidats président les plus en vue, avaient annoncé d’augmenter le budget de l’État congolais à plus de 100 milliards de dollars.
Certains sont allés jusqu’à 200 milliards de dollars américains. Même Emmanuel Shadary, le candidat du FCC, la défunte plateforme de Joseph Kabila, était sur la même longueur d’onde que les candidats de l’opposition au sujet des ambitions budgétaires.
Le candidat Adolphe Muzito avait même fait une démonstration détaillée pour appuyer sa promesse. Le candidat de CACH, Félix Tshisekedi n’avait pas fait exception.

Cependant, rien n’a changé après la prise du pouvoir et les dirigeants congolais continuent de sillonner à travers les métropoles occidentales pour s’endetter alors que la RDC regorge de moult opportunités pour se doter d’un budget honorable. Il est question que la classe politique mette de l’honneur, du patriotisme dans la prise des décisions et implique l’expertise nationale dans la gouvernance du pays. Sans une révolution mentale pour se libérer de la nouvelle colonisation, il n’y aura pas d’évolution pour le pays de Lumumba.

Martinez NGYALUKA

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