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Le Monde en bref

Congo-B.: quel sera l’impact du décès de Guy-Brice Parfait Kolelas sur le processus électoral?

Quel sera l’impact du décès de Guy-Brice Parfait Kolélas sur le processus électoral au Congo-Brazzaville ? Dimanche 21 mars, il faisait partie des sept candidats en lice au scrutin avec pour objectif d’empêcher le président Denis Sassou-Nguesso d’obtenir un nouveau mandat. Mais il s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’il venait de gagner Paris après une brutale dégradation de son état de santé causée par le Covid-19.

Pour le président de la Commission électorale, le processus continue : l’article 70 de la Constitution prévoit un report en cas de décès ou d’empêchement avant le premier tour. Or, « quand la mort a arraché notre frère (candidat) à notre affection, le choix des Congolaises et des Congolais était déjà dans les urnes », a déclaré Henri Bouka à notre correspondant, Loïcia Martial.

Un nouveau scrutin ?

Les proches du candidat décédé poursuivent leur propre compilation en attendant de comparer leurs chiffres avec ceux de la CENI, et de former leurs recours. Soit, si Guy-Brice Parfait Kolélas est donné qualifié pour le second tour, pour demander un nouveau scrutin en vertu du même article de la Loi fondamentale qui prévoit de « procéder de nouveau à l’ensemble des opérations électorales ».

Premier tour « calamiteux »

Soit, dans le cas où Denis Sassou-Nguesso est annoncé vainqueur dès le premier tour, pour dénoncer les « irrégularités » dans le vote. Autre candidat d’opposition, Mathias Dzon affirme qu’il saisira de toutes les manières la Cour constitutionnelle pour faire annuler le premier tour, qu’il juge « calamiteux ».

L’opposant congolais, âgé de 60 ans, avait été diagnostiqué positif au Covid-19 juste avant le week-end. Dans une vidéo publiée ce samedi 20 mars où il apparaissait très affaibli, il disait se « battre contre la mort » et appelait malgré tout ses soutiens à se rendre aux urnes pour faire advenir le changement. Guy-Brice Parfait Kolelas est décédé dans l’avion qui l’acheminait vers la France, où il devait recevoir des soins. Cet économiste de formation en était venu à la politique en suivant sur les pas de son père.

L'opposant Guy-Brice Parfait Kolélas lors de la campagne électorale.
L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas lors de la campagne électorale. © Loïcia Martial / RFI

Avant de devenir l’un des principaux opposants au président Sassou-Nguesso, Guy-Brice Parfait Kolélas a d’abord les habits d’un universitaire. Diplômé de l’université de Mulhouse, dans l’est de la France, il avait obtenu en 1987 son DESS en économie et gestion des transports internationaux. Un doctorat viendra même compléter ces palmes six ans plus tard.

Quelques années d’enseignement suivent dans les universités françaises, puis c’est le retour au Congo pour ce natif de Brazzaville, où il travaille au ministère de l’Administration du territoire. Son père, Bernard Kolélas, est nommé Premier ministre de Pascal Lissouba.

Mais survient alors la guerre civile en 1997, remportée par Denis Sassou-Nguesso. Bernard Kolélas et sa famille sont contraints à l’exil au Mali. La suite, c’est Guy-Brice Parfait Kolélas lui-même qui l’a racontée encore récemment dans un meeting : « Mon père m’a demandé de poursuivre le combat politique. Il ne l’a dit qu’à moi, pas aux autres, alors que nous étions 12 frères et sœurs. »

Un combat politique qui le mènera jusqu’à la deuxième place de la présidentielle en 2016. Guy-Brice Parfait Kolélas souhaitait voir l’alternance survenir dans son pays. Il a quitté la clinique où il était parce qu’il y avait un problème de niveau d’oxygène dans les poumons. Il dénaturait donc il fallait qu’on équilibre pour qu’il puisse voyager.

Jean-Jacques Serge Yhombi-Opango, du parti Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), avec lequel il avait conclu en février un accord de gouvernement en vue de la présidentielle

« Je me bats sur mon lit de mort »

« On va continuer à compter les bulletins. Il était en tête dans un certain nombre de localités », a déclaré Christian Cyr Rodrigue Mayanda, son directeur de campagne, qui a appelé ses partisans à un rassemblement ce lundi à 11h00.

L’opposant avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi, et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville. « Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, avait-il affirmé dans une vidéo publiée à quelques heures du scrutin, dans laquelle il apparaissait alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d’assistance respiratoire. Mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter pour le changement. »

« Levez-vous comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous, pour votre changement. Il en va de l’avenir de vos enfants », avait-il ajouté avant de remettre son masque.

Avant de devenir l’un des principaux opposants au président Sassou-Nguesso, Guy-Brice Parfait Kolélas a d’abord les habits d’un universitaire. Diplômé de l’université de Mulhouse, dans l’est de la France, il avait obtenu son DESS, en 1987, en économie et gestion des transports internationaux. Un doctorat viendra même compléter ces palmes, six ans plus tard. Quelques années d’enseignement, ensuite, dans les facs françaises puis, le retour au Congo pour ce natif de Brazzaville, où il travaille au ministère de l’Administration du territoire.

Son père, Bernard Kolélas, est nommé Premier ministre de Pascal Lissouba. Survient alors la guerre civile – nous sommes en 1997 – remportée par Denis Sassou-Nguesso.

Bernard Kolélas et sa famille sont contraints à l’exil. Ce sera au Mali. La suite, c’est Guy-Brice Parfait Kolélas lui-même qui l’a racontée encore récemment, dans un meeting…. « Mon père m’a demandé de poursuivre le combat politique. Il ne l’a dit qu’à moi, pas aux autres, alors que nous étions 12 frères et sœurs ».

Un combat politique qui le mènera, entre autres, jusqu’à la deuxième place de la présidentielle, en 2016.
Il souhaitait voir l’alternance survenir dans son pays… Guy-Brice Parfait Kolélas avait 60 ans.

 

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