Le président congolais Félix Tshisekedi a décrit mardi à The Times son homologue rwandais, Pau Kagame comme un « dictateur criminel et sanguinaire ».
Alors que Kigali nie son implication dans la déstabilisation de la RDC, Kinshasa de son côté mobilise sans relâche la communauté internationale pour des sanctions contre le régime Kagame.
Pour le président congolais, il est clairement établi que le Rwanda soutient et arme les terroristes du M23, qui occupent quelques localités dans la province du Nord-Kivu.
La partie orientale de la RDC est ravagée, depuis plus de deux décennies, par les violences armées alimentées notamment par le Rwanda. Et la résurgence du M23 au Nord-Kivu a tendu les relations entre Kinshasa et Kigali.
Selon les autorités congolaises, c’est le Rwanda qui a armé ce mouvement défait pourtant en 2013, afin de piller les ressources minières.
Fin novembre, les pourparlers entre les deux pays en Angola ont abouti à un cessez-le-feu par le mouvement du M23. Mais Kinshasa accuse ce dernier de le violer en dépit des appels y relatifs par les organisations sous régionales, régionales et internationales.
Dans son interview à The Times, Félix Tshisekedi a dressé un bilan accablant de l’accord conclu entre la Grande-Bretagne et le Rwanda en matière d’immigration. Selon lui, cet accord a été conclu en échange du silence de Londres sur les exactions commises par le régime du président Kagame.
“ Comment un pays aux grandes valeurs comme le Royaume-Uni peut-il faire des compromis avec de telles partenaires ? ”, s’est-il interrogé alors que la ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, se rendait au Rwanda pour finaliser l’accord sur le refoulement des immigrés clandestins.
Le gouvernement congolais a indiqué que l’acte d’invasion rwandaise a été révélé, le 24 mai 2022, lorsque les forces armées rwandaises sont entrées sur le territoire congolais sans qu’elles n’y soient invitées ni autorisées.
Dimanche dernier, en marge de la réunion du Conseil des ministres de la SADC à Kinshasa, des délégations d’Angola, d’Afrique du Sud et de la RDC, ont évalué dimanche l’état de leur partenariat stratégique afin d’obtenir « des résultats concrets » en rapport avec la situation sécuritaire dans l’Est du territoire congolais.
Nicolas Kayembe
