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SOCIETE

Guerre dans l’Est : l’agresseur rwandais dans l’embarras au Conseil de sécurité (Par Pierre Matadi)

Le glas a-t-il sonné pour le mouvement terroriste M23 qui endeuille l’est de la République démocratique du Congo et son géniteur tapi à Kigali ?

Tout semble mener à une réponse positive si l’on déroule le tableau des réactions de la dernière heure, notamment le discours ferme des représentants de grandes nations du monde réunis mardi au Conseil de sécurité à New York (Etats-Unis) face au drame vécu par les Congolais du Kivu.

Réactions qui ont reflété une image réaliste de la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC naguère documentée selon la ligne tracée par le Rwanda et ses multiples «sponsors» diplomatiquement parlant.

Au Quai d’Orsay, comme à New York, le clou a été enfoncé au regard du changement quasi-spectaculaire de la France dont la proximité avec le pays de Paul Kagame est décriée par tous, selon l’avis d’un diplomate congolais de carrière, à la retraite, approché par l’ACP.

Au début de la semaine, la France a condamné, dans un communiqué de son ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, «la poursuite des offensives du M23 avec le soutien du Rwanda, et la présence des forces rwandaises sur le territoire congolais».

Déplorant les «inadmissibles» atteintes à l’intégrité territoriale de la RDC et le calvaire «des populations civiles», dans la province congolaise du Nord-Kivu, la France a appelé le M23 à «cesser immédiatement les combats, et à se retirer de toutes les zones qu’il occupe».

Et, sur un ton ferme, l’Hexagone a, en termes clairs, appelé le Rwanda à «cesser tout soutien au M23 et à se retirer du territoire congolais».

Seuil franchi

Mardi, à New York, son représentant auprès des Nations Unies a enfoncé le clou en insistant sur «la (nécessaire) neutralisation du mouvement terroriste M23 soutenu par le Rwanda» et le retrait de ce pays de l’est de la RDC.

«Un seuil a été franchi avec le déploiement et l’utilisation en territoire congolais de systèmes antiaériens qui ne correspondent pas aux capacités d’un simple groupe armé», a-t-il dénoncé au Conseil de sécurité.

Les représentants des Etats-Unis, du Royaume uni, du Japon et de la Russie ont partagé la même position.

Et le représentant du Rwanda auprès des Nations Unies de répéter devant les membres du Conseil de sécurité le refrain cher, depuis des décennies, à l’agresseur de la RDC : «crainte d’un génocide des Tutsi congolais» et comme solution, «le dialogue entre Congolais». Traduction : les Congolais du M23 et le gouvernement de la République.

La réplique est vite venue du représentant de la RDC à l’ONU :«Nous avons tous peur d’un génocide. Mais n’oublions pas que le génocide de 1994 a été perpétré au Rwanda par des Rwandais. Alors que le Rwanda a deux ou peut-être trois tribus, la RDC en compte 450 qui vivent ensemble pacifiquement. Vous n’avez aucun droit (…) de prétendre régler les problèmes tribaux chez nous, en traversant nos frontières», a martelé Zénon Mukongo.
«Restez chez vous!», a-t-il conclu.

Rédaction

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