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SOCIETE

A N’djili Brasserie, Aguene considéré comme une boisson de première nécessité par les jeunes

A N’djili Brasserie, un faubourg située dans la commune de la N’sele, certains jeunes considèrent la boisson « Aguene ou Guegue » comme un bien de première nécessité. Cette liqueur artisanale locale est une source de motivation chez les jeunes.

Tôt matin, Moïse Pindi fait sortir sa petite tablette pour déposer les litrages de son produit de vente juste devant sa porte avec espoir de voir ses clients.

Ce père de deux enfants, 24 ans, Moïse vêtu d’un t-shirt de l’Inter de Milan et son pantalon tissu, est très connu par les jeunes du bidonville. Il explique le bien fondé de son commerce d’Aguene.

« Le goût d’Aguene est identique à celui de la bière de Bralima et Bra-Congo de toute autre liqueur », dit-il. « Les résultats et les effets sont les mêmes », renchérit-il. Pour ce jeune maçon, lorsqu’il prend Aguene appelé aussi Guegue, il s’attend à ressentir une force hors du commun en lui. « Je n’hésite pas à boire cette liqueur locale, car c’est une source de motivation pour moi et me m’aide à sentir à l’aise avec les autres », confie-t-il.

En dépit de son métier de maçonnerie, Moïse s’est lancé dans la vante d’Aguene en cas de manque des marchés de son métier. Il gagne parfois 13 000 de bénéfices.

« En gros, on achète un litre d’Aguene à 7 000 FC au centre ville pour le revendre ici à N’djili Brasserie à 9 000 FC. C’est lui qui achète à 9 000 FC va encore le revendre parfois à 13 000 FC », explique-t-il. A l’en croire, il n’y pas assez de bénéfices dans la vente d’Aguene mais étant donné que c’est une bière de « Ki lelo » (à la mode) ça se vend beaucoup dans ce milieu.

Le soir, les clients arrivent en compte-goutte dans la buvette Réalité, au quartier Kikimi, un des coins le plus répandu de ce bidonville. Une musique très éveillante des coupets décalés suivie de la Rumba congolaise, emplit la petite buvette. Pour les clients, l’heure est aux bals, aux bavardages et aux rires comme s’ils étaient devant l’une des scènes de Fiston Saï-Saï.

Sa fierté est de créer un environnement de sérénité et de camaraderie pour une quinzaine de clients qui fréquentent sa buvette chaque jour. « Auparavant, Aguene n’avait pas de consommation mais depuis un certain temps, il a connu un impact remarquable », se rappelle-t-il.

Pour ses clients, « Aguene » leur tonifie le corps surtout au moment du boulot. « En prenant un petit litrage de 500 FC ou 1000 FC, je suis capable de travailler trois sacs de ciment à moi seul », relate Patrick, 19 ans, l’un des clients de Moïse montrant son petit litrage d’Aguene.

Pour ces jeunes, il n’y a pas de raison d’interdire Aguene par les autorités congolaises. Pourquoi est-il permis de consommer d’autres boissons comme Primus, Skol, Beaufort voire Whisky mais pas Aguene ?, s’interrogent-ils. « Nous avons toujours être contre cette décision de l’interdiction de la boisson Aguene étant donné qu’il produit les mêmes effets comme d’autres liqueurs », se revendiquent-ils.

Certes, il existe des excès dus à cette consommation, mais cela n’est pas une raison pour interdire cette liqueur à tout le monde. Au lieu d’interdire cette boisson, fruit du génie congolais, le mieux faire serait de réglementer sa fabrication et sa consommation.

Nicolas Kayembe

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