Plusieurs milliers de personnes en colère ont manifesté lundi à Goma contre le Rwanda, accusé par les autorités de la République démocratique du Congo de soutenir les rebelles du M23 qui ont gagné du terrain ces derniers jours dans l’est du pays.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu a invité la société civile et les mouvements citoyens de s’abstenir d’organiser des manifestations populaires susceptibles de favoriser l’infiltration de l’ennemi (M23-Rwanda).
Les manifestants, dont des centaines de motards, certains armés de bâtons et de pierres, ont envahi les rues de la ville de plus d’un million d’habitants, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Ils se sont ensuite dirigés vers la “grande barrière”, un poste frontière entre la RDC et le Rwanda, avant d’être dispersés par la police congolaise à coups de gaz lacrymogène.
Au regard de la situation sécuritaire actuelle très préoccupante, marquée par l’agression rwandaise, le lieutenant-général Constant Ndima demande à la population « la vigilance tous azimuts, de se serrer les coudes, de garder le calme et de rester soudée derrière les forces de défense et de sécurité ».
Les Nord-Kivutiens sont appelés à éviter de se constituer en obstacle aux actions mises en place pour défendre l’intégrité menacée et assurer la protection des populations et de leurs biens.
La tension ne retombe pas entre Kinshasa et Kigali. Le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 est à la base de cette crise qui mobilise la communauté internationale. Expulsé par les autorités congolaises, l’ambassadeur rwandais Vincent Karega a quitté Kinshasa ce lundi 31 octobre. Le gouvernement congolais a rappelé en consultation son chargé d’affaires ad intérim à Kigali.
Nicolas Kayembe
